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Déshydratation pendant la grossesse : risques, signes et conseils pour bien s’hydrater

Déshydratation pendant la grossesse : risques, signes et conseils pour bien s’hydrater

Pendant la grossesse, les besoins d’hydratation augmentent naturellement. Le corps de la femme enceinte doit non seulement fonctionner pour deux, mais aussi répondre à de nombreuses transformations internes. Boire régulièrement devient alors une habitude précieuse pour préserver le bien-être des femmes enceintes et du futur bébé. Toutefois, certains épisodes fréquents comme les nausées, les vomissements ou un simple oubli de boire peuvent entraîner un déséquilibre. Savoir reconnaître les symptômes de la déshydratation, comprendre les risques et adopter les bons réflexes permet d’éviter d’éventuelles complications.

 

Pourquoi boire est-il si important pendant la grossesse ?

L’eau : un soutien vital pour la mère et l’enfant

Ce liquide joue un rôle fondamental dans toutes les grandes fonctions du corps, et encore plus durant la grossesse ! Il intervient dans la constitution du liquide amniotique, la régulation de la température, la digestion, la circulation sanguine ainsi que l’élimination des déchets. Il soutient également les reins, qui sont très sollicités durant cette période. Une peau bien hydratée est aussi un bon indicateur de l’équilibre global du corps. 

À ce stade, il est aussi utile de rappeler quelques repères physiologiques : le corps humain est composé en grande majorité d’eau – environ 60 % chez l’adulte sain, et jusqu’à 80 % chez le nourrisson.

Chez la femme enceinte, cette proportion augmente significativement. En effet, la quantité totale d’eau corporelle croît de 6 à 8 litres au cours de la grossesse, contribuant ainsi à la prise de poids physiologique.

Ce surplus hydrique est réparti entre le fœtus, le liquide amniotique, le placenta, ainsi que les volumes sanguin et extracellulaire de la mère.

Des besoins accrus dès le début

Dès les premières semaines de grossesse, le volume sanguin augmente, la transpiration peut s’intensifier, et les reins, filtrer davantage. Des pertes plus importantes apparaissent également en cas de gastro-entérite ou de vomissements persistants. Ces situations exigent une prise en charge adaptée et, parfois, un avis de votre médecin pour ajuster les apports hydriques ou envisager des médicaments ou des traitements complémentaires. 

Identifier rapidement les causes de ces pertes hydriques est très important pour réagir dès l’apparition des premiers signes inquiétants.

 

Les signes et dangers liés au manque de liquide

Comment reconnaître un déficit hydrique ?

Une baisse progressive des apports sur une semaine peut entraîner une fatigue inhabituelle, des maux de tête fréquents, une bouche sèche, ou encore une sensation de chaleur persistante. Des urines foncées ou rares sont également des indicateurs fréquents. Il est également utile de surveiller votre niveau d’hydratation au fil de la journée, notamment lors des périodes matinales ou en cas de traitement médical. Un tableau de suivi ou une évaluation lors d’un examen de routine peut aider à détecter un début de déséquilibre. 

Les risques pour la maman et le bébé 

En cas de déficit prolongé, des troubles peuvent apparaître : infections urinaires, contractions prématurées, ralentissement de la digestion ou bien des problèmes circulatoires. Les conséquences sur les reins ne sont pas immédiates mais peuvent s’installer insidieusement si la situation persiste. Cela est particulièrement vrai chez les femmes présentant des sensibilités particulières, une grossesse pathologique ou des vomissements sévères. Une hydratation insuffisante peut également perturber le bon développement du fœtus. Donc si vous avez le moindre doute, nous vous recommandons de consulter un professionnel de santé.

 

Comment éviter les pertes hydriques pendant la grossesse ?

Les bonnes pratiques à adopter

Afin d’éviter la déshydratation et les Hyperemesis Gravidiques (vomissement sévère), il est recommandé de boire régulièrement, sans attendre la sensation de soif. Fractionner les prises tout au long de la journée, en privilégiant des apports plus élevés lors des périodes chaudes ou après une activité physique modérée, va permettre de mieux réguler votre équilibre hydrique. 

En moyenne, un verre toutes les heures constitue une base intéressante, notamment en début de journée ou après chaque repas. Utiliser une gourde réutilisable est également une bonne idée. Cela aide à visualiser ses apports et rend le suivi plus pratique, en particulier lors des journées chargées. 

Les astuces pour rester bien hydratée 

Il n’est pas nécessaire de consommer uniquement de l’eau plate. D’autres formes peuvent contribuer efficacement à vos apports : soupes, infusions, bouillons, boissons aromatisées maison (à base de citron, menthe ou concombre par exemple). Ces alternatives sont particulièrement utiles en cas de sensibilité aux nausées, notamment lors du premier trimestre. Les fruits riches en liquide, comme la pastèque, le melon, l’orange ou le concombre, sont aussi d’excellents alliés. Intégrer ces produits à vos repas ou collations, participe naturellement à l’apport quotidien. Comme mentionné précédemment, nous vous recommandons également de suivre votre hydratation à l’aide d’un tableau ou d’une application mobile, afin de vous assurer que vous buvez en quantité suffisante. 

Conseil de la sage-femme

« Boire un peu, mais souvent, est plus efficace que de grandes quantités d’un coup. L’organisme absorbe mieux, et cela réduit l’inconfort digestif. » 

 

Quelle eau boire pendant la grossesse ?

Eau du robinet vs eau en bouteille : que choisir ?

L’eau du robinet est généralement sûre, mais il est recommandé de se renseigner sur sa composition locale (taux de nitrates, de fluor, de sodium). L’eau en bouteille faiblement minéralisée peut être préférable si vous souhaitez limiter certains minéraux. Pour les femmes sujettes aux ballonnements, une eau plate légèrement minéralisée est à privilégier.

Quid des eaux gazeuses, aromatisées, filtrées ?

  • Les eaux gazeuses ne sont pas interdites, mais elles peuvent entraîner des ballonnements ou une gêne digestive.

  • Les boissons aromatisées industrielles, quant à elles, sont à limiter, car elles contiennent souvent des sucres ajoutés, édulcorants ou additifs peu recommandés pendant la grossesse.

  • L’utilisation d’un osmoseur domestique peut être intéressante pour filtrer le liquide du robinet, notamment si son goût ou sa teneur en minéraux est inconfortable. 

Manger, c’est aussi absorber du liquide 

Certains aliments participent naturellement à votre hydratation. Les fruits, les légumes cuits à la vapeur, les soupes, yaourts nature ou compotes sans sucre ajouté sont riches en eau et simples à intégrer dans votre alimentation quotidienne. Ils représentent un apport appréciable en liquide, notamment si vous avez du mal à boire en grande quantité. Par exemple, une soupe de légumes ou une portion de courgettes vapeur peut contenir plus de 90 % d’eau, ce qui en fait un allié précieux pour éviter les déshydratations !

À limiter : plats salés ou transformés

Les articles salés ou ultra-transformés (chips, plats cuisinés, biscuits apéritifs) peuvent freiner l’absorption de liquide, car ils augmentent les besoins hydriques. Il est préférable de limiter leur consommation, notamment durant les périodes où l’organisme est déjà sollicité davantage. 

Top 5 des aliments hydratants

Voici 5 aliments très hydratants que vous pouvez consommer lors de votre grossesse : 

- Concombre 

- Pastèque 

- Orange 

- Courgette 

- Soupe maison 

 

Pendant l’allaitement : faut-il boire encore plus ?

Les besoins hydriques augmentent encore pendant l’allaitement. La production de lait mobilise environ 700 ml de liquide par jour. Cette production entraîne une perte quotidienne importante de liquide qu’il faut compenser. Il est donc conseillé de boire un verre avant ou après chaque tétée, d’ajouter des aliments riches en eau à l’alimentation, et de rester vigilant en cas de fatigue ou de bouche sèche. 

 

Conclusion : prévenir le manque de liquide, un geste simple mais essentiel

Un bon équilibre en eau permet de préserver votre énergie, d’assurer le bon fonctionnement de vos reins, de réduire les petits désagréments digestifs ou circulatoires, et de prévenir de nombreux risques liés à la grossesse. En adoptant des gestes simples, vous réduisez le risque de complications, et contribuez à votre bien-être, à celui de votre enfant. Écoutez votre corps, ajustez vos apports selon les situations, et n’hésitez pas à consulter un professionnel en cas de doute. 


FAQ

Comment savoir si l’on est déshydratée enceinte ? 

Fatigue, urines foncées, bouche sèche, vertiges : ces signes doivent vous alerter. Si vous avez un doute, un avis professionnel peut s’avérer utile. 

Quels sont les symptômes d’un manque de liquide pendant la grossesse ? 

Ils varient mais incluent fatigue, maux de tête, bouche sèche, sensation de chaleur, et constipation. En cas de doute ou de symptômes sévères, consulter un médecin. 

Comment réhydrater une femme enceinte ?

Boire régulièrement, consommer des fruits riches en eau, et adapter les prises selon l’activité. 

Est-ce dangereux de ne pas boire beaucoup d’eau enceinte ? 

Oui. Un manque d’apport peut entraîner des complications urinaires, digestives, ou avoir des conséquences sur les reins. 

 

Bibliographie

Agence de la santé publique du Canada. (s.d.). Guide grossesse en santé. Gouvernement du Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/promotion-sante/grossesse-sante/guide-grossesse-sante.html 

Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine. (s.d.). Nausées et vomissements pendant la grossesse. https://www.chusj.org/fr/soins-services/C/complications-de-grossesse/complications-mere/Complications/nausees 

Chesley, L. C. (1980). Hypertension in pregnancy: Definitions, familial factor, and remote consequences. Seminars in Perinatology, 4(1), 63–72. https://doi.org/10.1016/S0146-0005(80)80030-6

Assurance Maladie. (s.d.). Nausées et vomissements pendant la grossesse. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/nausees-et-vomissements-pendant-la-grossesse/nausees-vomissements-grossesse 

Ministère de la Santé et de la Prévention. (2012). Guide à l’usage des professionnels de santé pour les femmes enceintes. https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/guide_pro_femmes_enceintes.pdf

MSD Manuals. (s.d.). Hyperemesis gravidarum. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/complications-de-la-grossesse/hyperemesis-gravidarum 

Assurance Maladie. (s.d.). L’eau et l’alimentation de l’adulte. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/alimentation-adulte/alimentation-adulte-types-aliments/eau