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Déshydratation chronique : symptômes, causes et solutions

Déshydratation chronique : symptômes, causes et solutions

Êtes-vous atteint de déshydratation chronique ?

La déshydratation n’est pas toujours un simple épisode passager, lié à un effort intense ou à une journée de forte chaleur. Elle peut s’installer de manière trompeuse et durable.

Lorsque jour après jour, vos apports hydriques ne compensent pas vos pertes en liquides, vous glissez vers une déshydratation chronique. Fatigue persistante, maux de tête fréquents, peau qui tiraille, urines foncées : autant de signaux que votre organisme vous envoie pour vous rappeler une chose simple : il vous manque de l’eau. 

Dans cet article, nous vous expliquons ce phénomène, comment reconnaître les symptômes, ajuster vos apports et adopter des réflexes d’hydratation durables. 

 

Qu’est-ce que la déshydratation chronique ?

Définition et symptômes

La déshydratation correspond à un déséquilibre de la balance hydrique : vos entrées (boissons et aliments) ne compensent pas vos sorties (urines, transpiration, respiration, selles, fièvre). On parle aussi de déficit hydrique

Les causes sont multiples : apport insuffisant en eau, pertes accrues, ou déficit en sels minéraux autrement appelés électrolytes

Dans l’organisme, l’équilibre hydrique repose sur une relation étroite entre l’eau et les électrolytes tels que le sodium, le potassium et le chlorure. Le sodium, en particulier, joue un rôle central dans cette dynamique : ce minéral attire l’eau et contrôle sa répartition entre les milieux intra- et extra-cellulaires

Lorsque vous perdez du sodium en grande quantité (sueur, vomissements ou diarrhées), l’équilibre se rompt. Pour compenser cette perte, l’eau quitte les cellules et les réserves hydriques s’épuisent peu à peu. 

Si ce déséquilibre perdure sans être corrigé, une déshydratation chronique s’installe. Elle se manifeste souvent par une fatigue générale, des céphalées, une bouche sèche, des crampes, une constipation ainsi que par des urines foncées et peu abondantes

Dans les cas sévères, peuvent apparaître une sensation de froid aux extrémités et une baisse de la tension avec vertiges en position debout (hypotension orthostatique)

Si vous ressentez plusieurs de ces symptômes depuis un moment, vous êtes peut-être concerné. 

Différence avec la déshydratation aiguë

La déshydratation aiguë survient brutalement en cas de maladie, lors d'une gastro-entérite, par exemple, de coup de chaud ou encore d’effort prolongé sans boire. 

Les signes sont plus évidents : soif intense, grande faiblesse, altération des fonctions cognitives, tachycardie. Elle nécessite parfois une prise en charge urgente.

À l’inverse, la déshydratation chronique est plus insidieuse. Vous croyez « tenir », mais votre corps fonctionne en sous-régime. Votre niveau d’énergie baisse et vous vous habituez à aller « un peu moins bien » sans faire le lien directement avec le manque d’eau. 

Or, ignorer ces signaux fragilise votre santé et vous expose à des complications médicales potentielles (infections urinaires, calculs, apparition de certaines maladies chroniques, etc.).

 

Pourquoi l’eau est-elle si importante ?

La fonction de l’eau dans le corps

Le corps est composé environ de 60 % d’eau (davantage chez l’enfant, un peu moins avec l’âge). Mais cette eau corporelle n’est pas un simple « remplissage », elle transporte l’oxygène et les nutriments, participe aux réactions chimiques, assure la lubrification des articulations, régule la température via la transpiration et permet également aux reins d’éliminer les déchets métaboliques. 

En termes simples : sans eau, rien ne fonctionne correctement. En effet, le sang s’épaissit, le cœur force, les reins filtrent moins, l’intestin ralentit, le cerveau perd en performance. C'est un effet domino qui impacte l’ensemble de l’organisme. 

Les pertes d’eau quotidiennes 

Même au repos, vous éliminez de l’eau : en respirant (vapeur d’eau expirée), en transpirant (même sans effort), en urinant et via les selles. 

Plusieurs facteurs peuvent accentuer ces pertes : la chaleur, l’activité physique, la maladie, l’altitude, la fièvre, l’air sec, le port de vêtements occlusifs, l’alimentation très salée ou très protéinée, ainsi que certains médicaments (par exemple, les diurétiques). 

Ne pas les compenser convenablement, c’est prendre le risque de développer un problème d’hydratation permanent. 

 

Comment savoir si vous êtes déshydraté ?

Les signes courants d’un manque d’eau

Contrairement à ce que l’on pense, la soif n’est pas un bon indicateur précoce. Lorsqu’elle se manifeste, vous êtes déjà en déficit hydrique !

Pour détecter la déshydratation au plus tôt, il est donc essentiel de faire attention à d’autres signaux. Voici quelques indices qui doivent vous mettre la puce à l’oreille : 

  • Couleur des urines : le jaune clair est rassurant ; des urines foncées et peu abondantes signalent un manque d’eau. 
  • Poids : une perte rapide (hors régime) reflète souvent une perte hydrique.
  • État général : fatigue inexpliquée, maux de tête, irritabilité, baisse de vigilance.
  • Peau et muqueuses : bouche sèche, peau qui marque au pincement (retour lent du pli cutané). 
  • Système cardiovasculaire : vertiges au lever, palpitations, essoufflement inhabituel à l’effort. 

Les symptômes d’une déshydratation chronique 

Quand la déshydratation s’installe sur plusieurs semaines, d’autres problèmes plus graves peuvent apparaître. 

Vous pouvez alors observer : 

  • une constipation récidivante ; 
  • des crampes musculaires ; 
  • des infections urinaires plus fréquentes ; 
  • des calculs rénaux chez les sujets prédisposés ; 
  • une baisse des performances cognitives (mémoire, attention) ; 
  • une somnolence dans l’après-midi ; 
  • un teint terne. 

Si vous souffrez d’une maladie chronique comme le diabète ou si vous travaillez en milieu chaud, vous devez redoubler de vigilance. Il en va de même si vous faites partie des populations à risque — personne en âge avancé, enfant, femme enceinte ou allaitante, sportif. 

Alerte rouge : consultez un médecin en urgence pour une prise en charge rapide si vous constatez les signaux suivants : confusion, fièvre élevée, somnolence inhabituelle, pouls très rapide, tension très basse, absence d’urines pendant 8–12 heures, vomissements/diarrhées incontrôlables. 

 

Combien d’eau devriez-vous boire ?

Les recommandations classiques

En moyenne, visez 1,6 à 2 L de boissons par jour pour un adulte, en plus de l’eau contenue dans l’alimentation. Cette quantité n'est pas gravée dans le marbre : vos besoins réels varient chaque jour. 

La règle à retenir : buvez suffisamment pour maintenir des urines claires et régulières (4–7 mictions/jour). 

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Les facteurs influençant vos besoins en eau

  • Température et humidité : plus il fait chaud et sec, plus vous transpirez.
  • Activité physique : comptez 0,4 à 0,8 L par heure d’effort, selon votre gabarit et la chaleur.
  • Altitude : la respiration s’accélère et les pertes augmentent.
  • Alimentation : sel, protéines et alcool accroissent les besoins.
  • Physiologie : grossesse, allaitement, fièvre.
  • Traitements/maladies : diurétiques, diarrhées, diabète mal équilibré, pathologies rénales.

Important : boire plus ne veut pas dire boire sans limite. Avaler de grandes quantités d’eau pure en peu de temps, sans électrolytes, peut causer une hyponatrémie (sodium dilué dans le sang), avec des maux de tête, nausées, voire des troubles neurologiques, d’où l’importance d’un apport régulier, fractionné et parfois minéralisé. 

 

Comment s’hydrater efficacement ?

Boire régulièrement

N’attendez pas d’avoir soif. Répartissez vos apports hydriques du réveil au coucher : 

  • Un verre à jeun pour « relancer » la machine.
  • Un verre à chaque moment clé (après toilette, avant de sortir, au retour, avant chaque repas, en milieu d’après-midi).
  • Gardez une gourde à portée de main : on boit davantage quand l’eau est facilement accessible.
  • En déplacement : anticipez et remplissez votre gourde avant de partir, repérez les points d’eau.

Quand et comment boire ?

  • Avant, pendant, après l’effort : commencez hydraté, sirotez 2 à 3 gorgées toutes les 10–15 minutes, puis complétez après l’exercice.
  • Par temps chaud : augmentez vos apports dès le matin, sans attendre la soif.
  • vec les repas : l’eau facilite la digestion. 

En cas de pertes élevées (séance longue, transpiration salée laissant des traces blanches, diarrhées/vomissements), augmentez vos apports en électrolytes. 

Dans ces situations, privilégiez donc une boisson optimisant l’hydratation (eau + sels minéraux + glucose) plutôt que de l’eau seule. Cela va améliorer l’absorption intestinale de l’eau par co-transport sodium-glucose. 

 

Autres sources d’hydratation

Une alimentation hydratante 

Une partie de vos besoins en eau est couverte par l’alimentation. Certains aliments sont de véritables réservoirs hydriques. 

Misez sur les : 

  • fruits riches en eau : pastèque, melon, agrumes, fraises, pêches ;
  • légumes crus ou cuits à la vapeur : concombres, tomates, courgettes, salade ;
  • produits laitiers frais : yaourts, fromages blancs, kéfir ;
  • compotes, soupes et bouillons : simples et efficaces ;
  • céréales cuites (riz, pâtes, quinoa) : elles absorbent l’eau de cuisson. 

Une bonne assiette représente plusieurs verres d’eau « invisibles ».

Les boissons alternatives

  • Eaux plates ou légèrement salées : base de votre hydratation quotidienne.
  • Eaux minérales riches en sodium : utiles après fortes sudations (à alterner).
  • Tisanes et infusions non sucrées : elles apportent de la variété.
  • Café et thé : ils comptent dans le bilan hydrique. À modérer si palpitations, reflux ou troubles du sommeil.
  • Boissons sucrées : elles sont à limiter, car apportent des calories et favorisent les pics glycémiques.
  • Boissons pour sportifs : pertinentes en cas d’effort prolongé ou de forte chaleur ; superflues au repos. 

 

Prévenir la déshydratation chronique : quelques conseils pratiques

Adopter des réflexes d’hydratation au quotidien 

  • Créez des habitudes : associez la prise d’un verre d’eau à des gestes que vous faites déjà (brossage de dents, démarrage du poste, réunions, retours de pause).
  • Choisissez un contenant agréable : une gourde graduée vous aidera à visualiser votre objectif quotidien (par exemple 2 remplissages pour 1,5–2 L).
  • Surveillez votre urine : visez un jaune clair et une fréquence régulière. C’est l’indicateur le plus simple, immédiat et fiable au quotidien.
  • Aromatisez : rondelles d’agrumes, menthe, gingembre, concombre, bâton de cannelle.
  • Fractionnez vos apports : si l’estomac « splash », passez à de petites gorgées fréquentes.
  • Anticipez les journées à risque : chaleur, trajets, longues réunions, port du masque, milieu sec climatisé ; redoublez de vigilance.
  • Restez objectif : ne poursuivez pas un « quota » à tout prix. L’objectif est d’atteindre votre zone de confort physiologique, pas celle du voisin. 

 

Adapter l’hydratation aux situations spécifiques 

  • Adaptez le sel intelligemment : si vous transpirez beaucoup, un peu plus de sel dans l’assiette (bouillon, eau minéralisée) peut être utile. Si vous avez de l’hypertension ou une pathologie rénale, demandez l’avis de votre médecin.
  • Compensez après l’effort : pesez-vous avant/après une longue séance. Chaque kilo perdu correspond approximativement à 1 L de déficit : compensez-le dans les 2 à 4 heures avec eau + électrolytes.
  • Attention aux signaux faibles : céphalées qui reviennent, baisse de concentration l’après-midi, constipation, crampes nocturnes. Testez une semaine de priorité à l’hydratation et notez la différence.
  • En cas de troubles digestifs (vomissements/diarrhées) : fractionnez l’apport, privilégiez les solutions de réhydratation ou eaux salées légèrement sucrées. MAIS consultez si les symptômes persistent ou s’aggravent.

Personnes à besoins spécifiques et suivi médical

  • Personnes âgées : la sensation de soif est émoussée ; programmez des prises horaires.
  • Enfants : proposez à boire souvent ; un enfant absorbé par le jeu « oublie ».
  • Grossesse/allaitement : besoins accrus ; gardez de l’eau sur vous en permanence.
  • Diabète : surveillez la glycémie ; une hyperglycémie accroît les pertes d’eau (polyurie). 

Faites un bilan de santé si besoin : votre médecin peut prescrire un ionogramme sanguin (sodium, potassium, etc.) et une analyse d’urine pour évaluer la situation, surtout si vous avez des pathologies associées. 

 

Conclusion 

Vous l’avez compris, la déshydratation chronique est un problème sérieux qui peut affecter votre santé, votre énergie et votre clarté d’esprit. 

La bonne nouvelle, c’est qu’elle se corrige avec des gestes simples : boire régulièrement, répartir les apports, adapter selon la chaleur et l’effort, écouter les signaux du corps, surveiller la couleur des urines, enrichir l’assiette en aliments hydratants et recourir aux électrolytes lorsque la situation l’exige. 

En peu de jours, vous pourrez constater des améliorations tangibles : moins de maux de tête, de fatigue, une peau plus souple, une meilleure concentration. 

Si vous vous reconnaissez dans les signes évoqués et que des symptômes importants persistent (vertiges marqués, palpitations, confusion, absence d’urines prolongée, diarrhée/vomissements sévères), n’attendez pas : rapprochez-vous d’un professionnel de santé pour avoir un traitement adapté. 

Sinon, prenez les bonnes habitudes dès aujourd’hui : remplissez votre gourde, fixez-vous des objectifs, observez la clarté de vos urines. 

 

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